C'est la revanche de la finale de 1978 (victoire des
argentins) ou du quart de finale de 1998 (victoire des néerlandais), mais c'est
aussi une opposition inédite entre ces deux équipes en demie finale.
On est loin du temps où l'albiceleste et les oranje
faisaient réver de par leur jeu audacieux ou leur football total. Aujourd'hui,
c'est gagner quelle que soit la manière, au prix d'un ennui profond pour nous
autres (télé)spéctateurs.
La belle époque |
Les argentins restent sur une bonne brochette de 5 victoires
d'affilée dans ce mondial, toutes par un but d'écart, dont trois fois par un
but à zéro (Iran, Suisse, Belgique). Un jeu terne et froid, efficace mais pas
spéctaculaire, les argentins cherchent avant tout à finir le match sans prendre
de but et confient les clés du jeu à Lionel Messi et au regretté Di Maria.
Problème : le madrilène est K.O pour la fin de la compétition et on peut
prévoir que Léo la pulga sera bien seul pour animer des phases offensives
jusqu'ici trop souvent stériles. Toutefois, ce problème ne semble pas
insolvable : seul ou non, Messi est le dénominateur commun de tous les
buts de sa sélection dans ce mondial. La lumière passe toujours
irrémédiablement par lui, ce qui peut donner des idées aux hollandais pour
cette demie finale. Mais attention à ne pas enterrer Higuain et Lavezzi trop
vite : le premier ayant montré qu'il avait tout du finisseur, renard des
surfaces, en marquant lors du quart contre les belges et le second qui pèche
encore dans la finition mais qui est friand de buts lors des grandes occasions,
en attestent ses nombreuses réalisations en ligue des champions avec le PSG.
Lavezzi est content |
On peut légitimement se demander si les Oranje ont quelque
chose à craindre défensivement. En effet la triplette centrale De Vrij – Vlaar
– Martins Indi a jusque là bien tenue la baraque derrière et elle ne fut
quasiment pas inquiétée en quart. Mais ne nous enflammons pas trop vite !
Ces trois centraux ne sont pas infranchissables non plus (4 buts encaissés
depuis le début de la compétition, mais seulement 2 dans le jeu) et
franchement, même si leur entente fonctionne bien, sur le papier aucun d'entre
eux ne fait vraiment rêver. De plus les « latéraux » néerlandais ne
rassurent pas vraiment : Dirk Kuyt, qui se sacrifie pour la nation sur la
droite, et Verhaengh ou Blind qui s'occupent de l'aile gauche, peinent à donner
satisfaction à Luis Van Gaal sur le plan défensif. Le danger peut donc fort
probablement venir des cotés pour les hollandais, ca tombe bien, les argentins sont
bien armés niveau ailiers en percussion (Lavezzi et un Kun Agüero de retour).
Les Hollandais à l'hotel |
Des hollandais plus créatifs mais inéfficaces en quarts
contre des argentins au jeu monotone mais qui gagnent toujours à la fin...
Cette demie finale s'annonce aussi ouverte qu'elle sera pauvre en buts. Deux
défenses imperméables face à face (3 buts encaissés coté argentin contre 4 coté
hollandais), deux attaques créatives face à face (Messi, Lavezzi, Higuain &
Agüero vs Robben, Sneijder, Van Persie & Depay) : les équipes semblent
se neutraliser dans tous les domaines avant le match et elles se neutraliseront
surement aussi sur le terrain avec un bon vieux 0-0 des familles au vu de
l'enjeu de ce match. Avantage moral aux argentins qui, en cas de victoire,
s'offriront quand même la chance de pouvoir gagner la coupe du monde chez le
voisin ennemi et par la même occasion un bon siècle de chambrage légitimé... et
ça, Mesdames et Messieurs, ça n'a pas de prix.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire