L'après match : France - Allemagne



Pour tous les malheureux qui n’ont pas pu écouter Radio Goal hier soir, ou regarder le match, on vous offre un petit récapitulatif de ce qui s’est passé la veille.

Comme on est sûr que vous avez tous vu le match, on ne va pas vous détailler chacune des occasions, mais plutôt ces petites choses qui ont fait la différence.

France - Allemagne : La bataille du milieu
La bataille tactique : sans aucune doute, les allemands l’ont remporté.
Deux mi-temps, deux matchs, et deux tactiques qui leur ont permis de gagner.
C’est eux qui ont imposé le rythme en première mi-temps.
La France avait choisi de jouer le contre : pas de pressing avant la ligne médiane pour garder de la profondeur derrière en cas de récupération, des milieux hauts, mais, malheureusement, une tactique inefficace.
En face, les allemands ont fait parlé leur qualité de passe, que ce soit par de petits ballons au-dessus de la première ligne, souvent pour Lahm qui se proposait très haut, et pour se retrouver facilement derrière Pogba et Matuidi, ou par de longues passes au sol, cherchant la remise d’un joueur offensif.
Une fois cette première passe effectuée, ils n’ont plus eut qu’à développer sereinement leurs offensives, arrivant sans être vraiment inquiété dans nos 30 mètres.
Certes, ils n’ont pas été si dangereux que ça, la plupart des occasions franches ayant été du côté français, il n’empêche, cette stratégie leur a permis de rester tranquille et de priver la France du ballon.
L’ouverture du score allemande aura au moins eu pour effet de réveiller les français, qui se sont mis a récupéré plus de ballons, plus bas, dans les pieds, se découvrant moins au pressing, lors des 15 dernières minutes.
Seulement, des appels pas toujours servis et un manque de disponibilité au milieu ne permettront pas d’égaliser.
Au retour des vestiaires, les joueurs français revenaient avec l’envie de faire le jeu, ce qu’ils ont bien fait, étant cette fois-ci bien plus disponibles les uns pour les autres.
Mais c’était sans compter sur le savoir faire allemand, la deutsche quality, et cette défense de fer symbolisée par Hummels, le buteur.

Deutsche qualitat !!!
Et quand ce n’était pas Hummels, c’était Lahm, auteur d’un grand match, autant sur le plan offensif que défensif, pour son retour à son poste de prédilection.
Et quand ce n’était pas Lahm, c’était Neuer, impressionant de sérenité.
Les bleus auront tout tenté, et n’étaient pas loin d’y arriver, poussant même les allemands à ces fautes technico-tactiques qui font si mal et cassent les contres ou le rythme du match… mais, malheureusement, sans succès.
Au niveau tactique, sans conteste, c’est l’Allemagne qui gagne.

Le maillon faible : en toute objectivité, le couloir droit, où on a ressenti le déficit de puissance de Debuchy.
A l’image de la Suisse, c’est sûr ce côté que l’Allemagne a frappé tout le long du match, car c’est sur ce côté qu’il y avait l’espace.
C’est de là que vient la faute conduisant à l’ouverture du score, après un ballon au-dessus des attaquants français pour Özil, mal pris par Debuchy.
L’allemand a eu tout le temps de temporiser et d’attendre l’aide de Kroos qui choisissait ensuite de s’écrouler en sentant la main de Paul Pogba, qui le suivait de près, sur son épaule, obtenant ainsi un coup-franc généreusement accordé.
De plus, au vu de ce qu’a apporté Debuchy offensivement dans le match, c’est à dire bien peu, on ne peut que regretter l’absence de Sagna à ce poste.
Comme quoi la blessure, une saison avant, d’un de vos meilleurs joueurs, peut conditionner tout le futur de l’équipe.
Car rappelons-le, Debuchy n’aurait jamais gouté aux joies des titularisations successives sans la fracture du péroné de Sagna.

Debuchy Vs Sagna
L’expérience : tour à tour, Griezmann puis Valbuena ont tenté leur chance, alors qu’il y avait mieux à faire.
On a senti à ce moment la peur de perdre, la précipitation, quand une plus grande confiance apportée par l’expérience aurait permis de jouer ses actions de sang froid, et peut-être les rendre plus dangereuses encore.
Autre symbole liée à l’expérience : si c’est à cause des espaces laissés vacant par Debuchy, c’est bien Pogba qui concède la faute, puis Varane qui perd son duel de la tête.
Ce n’est pas de leur faute, on le sait, mais quand on parle d’expérience… c’est tout un symbole.
Autre exemple : Benzema qui, guettant l’erreur allemande, ne va pas toujours au duel de la tête quand il a l’occasion de la mettre et de permettre à son équipe de garder la balle, entraînant au final la récupération allemande.
Ca n’est arrivé que deux ou trois fois dans le match, mais c’est deux ou trois fois de trop à ce niveau de la compétition et du jeu.
Tout cela est bien peu, mais c’est la somme de toutes ces petites choses qui décident du sort d’un match aussi serré que celui-là.
Dernier symbole : le réalisme offensif. La France a eu plus d’occasions dangereuses, et pourtant, les allemands sont les seuls à avoir marqué, preuve s’il en faut de leur expérience supplémentaire dans les grands matchs.
En titularisant d’entrée Miroslav Klose, Löw avait montré qu’il le savait, il fallait le tué le match d’entrée. 

Klooooose
Les choix des coachs : d’un côté, Klose est titulaire pour la première fois de ce mondial et fait mal à la défense française par ses remises, sa façon se de placer, de garder la balle… de l’autre, Giroud est sur le banc, et la France souffre du manque d’appui offensif alors que l’Allemagne garde le ballon et que Griezmann est transparent.
Encore une fois, des petites choses, et Griezmann a bien joué par la suite, mais, c’était déjà trop tard.

La bêtise : on ne lui en veut pas trop, parce qu’il a très bien joué tout au long de ce mondial, mais Sakho…
Quand on est sportif de haut niveau, on veut toujours être là pour la compétition, et on veut braver la blessure.
Mais dans un sport d’équipe, on se doit de faire confiance à son coéquipier.
Perdre un changement contre l’Equateur alors qu’on est déjà qualifié, c’est une chose, en perdre un contre l’Allemagne, c’est en une autre.
La bêtise, ce n’est pas de faire une erreur, c’est de faire deux fois la même.
Et celle-là, on aurait aimé l’éviter.
Encore une fois, grosse coupe du monde de la part de Sakho, mais c’est dommage…

L’arbitrage : peut-être qu’on en parle parce qu’on perd, ou peut-être pas, quoiqu’il en soit, on peut en discuter.
La faute qui amène le but ne semble pas justifier, tout comme la décision de valider le but alors qu’Hummels pousse franchement Varane et le déséquilibre.
Sur un contrôle du visage dans la surface de Benzema, l’arbitre siffle une main.
En fin de match, Schürrle entre et fait deux grosses fautes successives qui auraient chacune mérité un carton.
Le carton, Schweinsteinger l’a reçu pour sa faute technico-tactique, et il fut jaune, conformément à ce qu’on a l’habitude de voir. Cependant, le ralenti montre le joueur allemand, alors qu’il est au sol après son tacle, lever la jambe pour empêcher même le français de l’éviter, et pour ça, on est pas sûr de la couleur.
Chez Radio Goal, on voit de l’orange très foncé.
Enfin, on le répète, c’est une somme de petites choses qui font que…
Restons objectif tout de même, avec Debuchy, la France n’est pas passé loin du penalty.

Au final, on a assisté hier soir à la victoire d’une nation.
Une nation qui mène sur le long terme des projets menés par des personnes compétentes.
La sélection allemande avait de l’avance, tout simplement.
Alors que la France jouait encore avec Domenech, l’Allemagne a su faire appel à des coachs plus jeunes plus tôt.
C’est Klinsmann puis Löw.
C’est stable.
Deux coachs en 10 ans.
L’équipe allemande est en place depuis longtemps, tourne bien, et sait intégrer comme il le faut ses nouveaux éléments, exploitant au maximum son potentiel.
En France, on a fait appel à notre nouvelle vague d’entraîneurs aussi. 6 ans plus tard, après avoir gardé pendant 6 ans déjà un incapable notoire.
En France, on a du mal à garder nos meilleurs joueurs dans l’équipe, à l’image de Nasri ou M’Vila (qu’heureusement notre incroyable réservoir permet quand même de remplacer). Le potentiel n’est donc pas toujours exploité.

On a les dirigeants qu’on mérite, et aussi l’équipe qu’on mérite.

Go go Deutschland !!!
Certes, la notre a été très bonne et a très bien défendu ces couleurs, jusqu’au bout, encaissant quasiment son seul but de la compétition (avec tout le respect qu’on doit aux suisses, le match été plié, les buts cadeaux) sur un coup de pied arrêté, mais, tout simplement, elle était plus jeune, plus naïve.

La victoire allemande, c’est d’abord la victoire d’une nation.

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